Michael Illouz Osteopathe

Les réflexes archaiques

Que sont les réflexes archaïques primordiaux ?

Près de 15% des enfants ont un trouble spécifique de l’apprentissage dont 8% de dyslexie. Ce chiffre est en constante augmentation.
Il y a plus de 20 ans par le service de neurologie du CHU de Marseille et le département de Médecine de l’université de Montréal* : En pratiquant chez des enfants dyslexiques des IRM fonctionnelles – méthode qui permet de déterminer la partie du cerveau qui est en activité lorsque l’enfant lit- ils ont démontré que le cerveau des enfants dyslexiques avaient des particularités anatomiques mais que celles-ci n’étaient que la conséquence – et non pas la cause- d’un manque de maturation. Ils en ont déduit que ces singularités anatomiques avaient une origine très précoce remontant à la vie fœtale ou aux premiers mois de la vie. D’autres études ont montré que le cerveau des enfants avait une « plasticité » remarquable qui permet d’envisager le traitement de ce manque de maturation.

Encore faut-il comprendre, diagnostiquer et traiter les causes de ces troubles du développement psychomoteur et donc remonter aux dysfonctions neurologiques qui ont eu lieu lors de la vie fœtale ou des premiers mois de la vie, c’est-à-dire lors de la période d’influence des réflexes archaïques. Il y a une dizaine d’années, les neurosciences ont permis de comprendre comment le système nerveux et le développement psychomoteur se mettaient en place dès la conception pour être en partie fonctionnels à la naissance : la nature nous a dotés d’un programme inné de développement : les réflexes de vie encore appelés réflexes archaïques. Ces réflexes permettent initialement la survie pendant la vie fœtale – milieu aquatique- puis l’adaptation à un milieu différent –aérien- à la naissance avec la mise en place de l’alimentation et de la respiration.

C’est aussi à partir de ces réflexes archaïques que vont se développer nos capacités émotionnelles, motrices et cognitives en attendant que le cerveau devienne mature. Il prendra alors les commandes : les mouvements réflexes, involontaires, stéréotypés seront remplacés par des mouvements volontaires, orientés vers un but. Les réflexes archaïques ayant assuré leurs fonctions se mettent en sommeil. Les réflexes archaïques sont notre équipement neurologique de base. Si pour une raison quelconque, ces réflexes n’apparaissent pas ou sont perturbés dans leurs fonctions ou encore ne disparaissent pas une fois leur rôle accompli, ils peuvent être à l’origine de perturbations touchant l’un ou plusieurs de nos trois pôles : émotionnel, moteur ou cognitif avec pour conséquences l’apparition de dyslexie, dyspraxie, troubles attentionnels, peurs, angoisses phobies, cauchemars, déséquilibres posturaux, inégalité de longueur des membres inférieurs, attitude scoliotique, dystrophie de croissance… 70 réflexes archaïques ont été mis en évidence. Ils apparaissent pour la plupart pendant la vie fœtale et selon une chronologie précise. Nous connaissons désormais le rôle de chacun mais surtout, nous pouvons en faire le diagnostic et le traitement.

Le traitement des réflexes archaïques restaurent les bases neurologiques qui permettent le développement psychomoteur, un peu comme si on donnait à l’enfant (ou l’adulte) les logiciels qui lui permettent de comprendre et de mettre en applications les autres traitements associés (orthophonistes, psychomotriciens..).